Deux phrases et ça y
est, je suis embarquée. Comme d'habitude, je n'ai pas lu la quatrième de couverture (pour ne rien déflorer) et tout de suite, l'histoire de ce jeune étudiant new-yorkais et de sa rencontre avec
cet homme mystérieux m'accroche. Où cela va-t-il m'emmener, je n'essaye même pas de le deviner, je laisse à Paul Auster et à son talent le soin de construire son histoire.
Bien m'en a pris ! Même si l'on retrouve des motifs connus propres à Auster, celui-ci les ravive, les réveille, les cache au sein de son récit de telle façon qu'ils finissent par jaillir
avec une force renouvelée à la fin du roman.
Chez Paul Auster, on a quelquefois l'impression que son côté européen l'emporte sur sa nationalité américaine : l'histoire n'est parfois qu'accessoire en comparaison de son questionnement de
la création, de l'écriture et du statut même d'auteur. Dans ce roman, la balance est parfaite, il a su trouver le bon équilibre entre le fameux sens du récit anglo-saxon, et, comment dire,
'the french touch". C'est à mon avis un très bon Auster.
PS : Une partie du roman se passe à Paris, aussi je ne résiste pas à l'envie de vous offrir deux petites citations :
-"Nous avons une règle à Paris. Quand on se donne rendez-vous, le premier arrivé laisse à l'autre une demi-heure pour se montrer - on ne pose pas de questions. Il est quatre heures
vingt-cinq, là. Selon mon estimation, vous êtes en avance de cinq minutes" p.203
-"Il [...] compose à l'intention de Gwyn une longue lettre sensuelle et rhapsodique sur les caprices du ciel parisien vu des fenêtres de sa chambre : vivre ici, c'est devenir connaisseur
en nuages, météorologue en foucades." p.216
-> Invisible de Paul Auster, Editions Actes Sud, 22,50€.
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