Deux jeunes gens, Matthieu et Libero, étudiants en philosophie et amis depuis l'enfance, reprennent un bar en faillite dans un petit village corse. Malgré leur inexpérience, l'affaire marche bien, très bien même. En parallèle à cette histoire, Jérôme Ferrari nous raconte des épisodes de la vie de Marcel, le grand-père de Matthieu, une vie ratée, bercée par les illusions du rêve colonial.
Très vite, on se doute qu'un drame se prépare à l'issue du livre.
Le dernier roman de Ferrari est un livre aux multiples lectures : on peut se contenter de lire l'histoire de ces deux jeunes gens au premier degré et on peut aussi la relier à la pensée de Saint-Augustin, fil conducteur omniprésent dans tout le récit, que l'on peut voir comme une démonstration de ce que le philosophe a exposé dans ses sermons sur la chute de Rome...
Et surtout, l'écriture de Jérôme Ferrari est toujours aussi magnifique, maîtrisée et entraînante, via une histoire qui nous tient en haleine jusqu'à son issue fatale.
"Meilleur roman de la rentrée " pour certains, il en va ainsi des enthousiasmes journalistiques, et tant mieux si cela tombe sur cet auteur dont le talent le mérite.
Alors si vous avez aimé ce sermon, lisez vite Un dieu un animal, sorti en poche depuis peu, et Où j'ai laissé mon âme, que nous avions adorés à la librairie !
-> Le sermon sur la chute de Rome, Jérôme Ferrari, Actes Sud, 19€.