Miniaturiste, Jessie Burton

Amsterdam, 1689, Nella Oortman, jeune fille desoeuvrée de 18 ans, se retrouve mariée en moins d'une semaine au plus riche marchand  de la ville.

Après des débuts balbutiants, elle reçoit à la surprise genérale, un bien étrange présent de la part de son époux.

"L'exactitude de la reproduction est fascinante, comme si la véritable maison avait été rétrécie, son corps coupé et ses organes dévoilés. Les neufs pièces, de l'office au salon, jusqu'à l'espace où on garde la tourbe et le bois à l'abri de l'humidité, sont des répliques parfaites."

Commence alors une série de faits  et de découvertes plus troublants les uns que les autres...

Voici un premier roman qui campe adroitement ces personnages et leur insuffle un mystère qui tient le lecteur en haleine. Difficile de lâcher les tribulations d'une héroine qui, de jeune oie blanche candide, va, de pages en pages, s'affirmer et trouver sa propre destinée.

Nous sommes dans un roman d'apprentissage classique avec les ressorts habituels. Mais Jessie Burton  s'en approprie les codes avec habileté et malice. Elle distille les révélations au compte goutte et empoisonne l'atmosphère confinée par le doute, sans négliger une touche d'ailleurs et d'exotisme. Entre secrets de famille, société puritaine, jalousie et vanité... Une lecture romanesque aussi prenante que divertissante.

-> Miniaturiste, Jessie Burton, Gallimard, 22,90 €.

-> Le site de l'éditeur.

Nella se retourne vers la porte, qu'elle trouve entrouverte. Etait-ce le cas auparavant ? Elle n'en est pas certaine. Elle la pousse et regarde dans le vide que le marbre rend glacial. "Johannes Brandt ?" appelle-t-elle fort, un peu inquiète. (...) Nella est sûre d'une chose, en scrutant les ombres on l'observe. Voyons, Nella Elisabeth ! Entre ! se dit-elle, posant un pied sur le seuil. Son nouveau mari la prendra-t-il dans ses bras, l'embrassera-t-il , lui serrera-t-il la main comme à une relation d'affaires ? Il n'a rien fait de tout cela pendant la cérémonie, entouré de la petite famille Oortman, sans un seul membre de sa famille à lui."