Le livre s'ouvre sur une scène de cauchemar, racontée dans un cahier par une toute jeune fille. On ne comprend d'abord pas très bien si cette fille est à l'origine du carnage ou une victime échappée. Un homme est là...
La police de caractère change et nous rencontrons la narratrice de cette histoire : Simran, travailleuse sociale qu'un ancien amant, chef de la police de sa ville natale, a appelé à la rescousse pour débrouiller les fils d'une affaire. De fil, il s'agit en fait d'une jeune fille, Durga, unique témoin du massacre de sa famille et qu'il faut faire sortir de son mutisme afin de savoir ce qui s'est vraiment passé.
Le roman alterne donc les pages du journal intime de Durga, et le récit de Simran sur l’enquête qu'elle est en train de mener. Et c'est toute la société indienne qui nous est racontée. Avec beaucoup de talent, Kishwar Desai brode dans son enquête policière un portrait de l'Inde contemporaine, du fonctionnement de son système de caste et de la place de la femme dans cette société. La description est glaçante et prend toute sa place dans le roman, elle vient appuyer l'histoire et donner de l'épaisseur aux personnages.
Je gage que ce polar ne vous laissera pas de marbre !
-> Témoin de la nuit, Kishwar Desai, Editions de l'Aube, 18.70 €.
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Je pensais qu'on ne m'y reprendrait plu (ma dernière expérience de bonne Samaritaine m'avait presque convaincue que mon travail ne servait à rien), mais quand j'ai lu le dossier de cette affaire, celle-ci m'a intriguée parce qu'elle avait lieu dans ma ville natale, Jullundur. Je sais très précisément à quoi ressemble la vie d'une jeune fille de province. C'est sans doute présomptueux de ma part, mais il m'a semblé que je pourrais comprendre Durga mieux que la plupart des gens. je serais peut-être capable de l'aider à surmonter sa détresse. De nos jours, n'importe quel crime est considéré comme un " appel au secours ". Le meurtre de treize personnes doit bien faire partie de cette catégorie, me suis-je dit.